Bonjour à tous!
Je suis rentré de mon voyage en Russie où j'ai été sur les traces de la LVF, qui s'est battue devant Moscou. Je vais mette des photos de ce petit voyage.
(Inutile de vous préciser que bien que c'était émouvant, ça n'avait rien à voir avec l'idéologie......!)
Je n’ai malheureusement pas ramené le fameux casque de la légion, mais j’ai quand même adoré rechercher tout ça.
Bien entendu, tout a bien changé là-bas, malgré l’endroit perdu que c’est actuellement.
Les deux villages où stationnaient les troupes françaises ont été complètment rasés et ce n’est que grâce a la précieuse aide des villageois qui ont connu la guerre que j’ai pu m’y retrouver.
Tout d’abord, je remercie encore briard et KVK, qui m’ont aidé pour les cartes issues du livre de Lefevre et Mabire Par -40° devant Moscou.
Je logeais chez des amis, dans une agréable petite datcha typique, à Kubinka, qui était, je pense, l’objectif de la Légion, mais qui n’y est jamais parvenue et où se trouve le célèbre musé des blindés. J’avais l’intention de visiter les positions françaises biensûr, mais aussi les positions soviétiques en face. J’ai commencé par les positions françaises. C’est donc dans une belle petite Toyota (fierté de mon ami Youra qui vient de laisser sa Lada pour celle ci
) qu’on m’y conduit. Sur la route, on croise un camion qui transporte...un Sukhoï 31 !!! où va-t-il ? pas à la casse, pitié...en effet, il y a un aérodrome militaire qui en regorge, tous plus ou moin à l’état d’abandon et je n’y manque pas chaque année une occasion d’aller m’y promener (et oui, le désordre le permet là-bas...mais je reste à distance raisonable des chasseurs quand même...quelques 10aines de mètres...
On arrive devant un monument au bord de la route, indiquant que les allemands ne sont pas allés plus loin.
J’étudie la carte qui se situe dessus, mais elle n’apporte rien de capital...Je continue la route.
Je passe derrierre le tank, sur la route de terre toute accidentée (dans la nouvelle Toyota...imaginez...). On arrive après quelques kilomètres, à une vitesse minime pour éviter les chocs, au bord du lac de retenue. Je suis un peu perdu. Il y a quelques vieilles maisons, les Isbas et un seul homme dans le jardin d’une d’elles qui tond son gazon. Je m’approche de lui pour lui demander des renseignements et coup de chance, il a toujours habité ici, son père aussi et connait parfaitement la région ! Il me dit que son père a été ici pendant la guerre, dans cette même Isba. Il était éclaireur pour les soviétiques, étant jeune garçon et connaissant bien la forêt, c’était normal. Il avançait souvent vers les troupes allemandes stationnées sur la rive d’en face. Il s’agissait sûrement de la LVF, maisje n’étais pas encore sûr. Il y a perdu pas mal de ses amis d’ailleurs. Etait-ce ces russes tués par la Légion, comme dit dans le livre ?
Malheureusement son père était absent ce jour là, mais bien en vie...Mais il lui a tout raconté, la mémoire est heureusement sauvegardée. Il y avait ici des soldats venus de Sibérie, des gars immenses. Ils ont été envoyés dans la forêt en face et tous ont été tués.. Un avion russe ou allemand ? a été abattu ici et git encore dans le lac.
Je lui demande ensuite s’il connait les villages mentionnés sur ma carte et heureusement oui. Mais les deux villages où étaient les français ont été rasés il y a près de 20 ans, quand Gorbatchev voulait que les villageois aillent vivre dans le villes...ça commence donc mal. Mais il nous explique comment y aller et que de toute façon on ne risque rien d’y trouver d’intéressant. C’est à quelques centaine sde mètres d’ici. Le village des Russes est toujours debout, un peu plus loin. Je le remercie, passe mes amitiés à son père et biensûr je lui demande s’il a gardé quelque chose de cette époque mais non, aucun casque, ni rien d’autre. Il avait bien plusieurs mines, bombes qu’il trouvait régulièrement, mais il les jette immédiatement, il a vu trop de ses amis se faire emputer dans leur enfance... Je continue ma route et lui reprend la tonte de son gazon.
Je regarde la rive d’en face et essaye d’imaginer les français au bord du lac gelé, avec leur MG42 en train de surveiller cette même maison où je suis...L’émotion, le suspense, l’exitation arrivent...
On repart sur une route encore pire que la précédente, Youra figure un peu .
On se perd de nouveau et on rencontre un troupe de paysans, en train de se reposer sous leurs moissonneuses-bateuses. Ils nous indiquent la route pour Wygljadowka. Encore une fois, je demande s’ils n’ont pas quelque chose et là, un chauve sort de sous un tracteur et dit « moi, j’ai un casque allemand et une gamelle ! » et toute la troupe « la ferme le chauve, continue à dormir » tout en rigolant. Il a sûrement dû dire une blague...On arrive ensuite au « village ». Il n’y a plus que des morceaux de bois. Dommage, si la LVF a laissé quelque chose, c’était bien le seul endroit où je pouvais les retrouver...Je m’avance au bord du lac et mon imagination travaille. Je suis peut être un des premiers fançais à revenir ici...
Le paysage est très beau, loin de l’hiver et de la guerre.
Je m’avance un peu dans la forêt et je vois les premiers trous de souris ! C’est un moment fort. Tout est resté intact, comme si la Légion était partie il y a peu et j’étais la relève, ils m’ont laissé leurs postes...Imagination, quand tu nous tient...
Je fais demi-tour, Youra s’impatiente. Je retrouve partout des poubelles, même ici. C’est typique de la Russie, des poubelles partout, vraiment dégueulasse...
Je rebrousse donc chemin, content et en même temps, j’aurai bien aimé un peu plus...
Le lendemain, je vais voir les positions russes. Le vilage Djukowo n’existe pas, par contre il y a au même endroit un Diutkowo , ça doit être ça. La route est toujours aussi mauvaise, pauvre Toyota...Youra me prévient que le soir je devrais laver la voiture...he he, ça va devoir aller.
On arrive à Diutkowo et on voit une église en travaux. Il y a sur le mur un écitaux rendant hommage aux soldats du 154ème régiment d’artillerie de la garde, stationnés du 1er novembre au 5 décembre 1941 sous les ordres du major V.K. Tchevgus.
Etait-ce eux qui pillonnaient les positions françaises ? sûrement oui, c’était juste en face
Les stigmates de la guerre sont encore visibles dur les murs. J’ai vraiment l’impression d’y être là, tout en mangeant une glace « crême brulée » (prononcée à la russe).
C’est toujours aussi émouvant, les français ont du tellement rêver d’être là où je suis maintenant...et n’y sont jamais parvenus. (on voit d’ailleurs une photo dans le livre, de cette église...)
Je vais à la rencontre des habitants locaux. Aucun de ceux que j’ai vu ne connaissent vraiment l’histoire précise du coin...Un seul jeune m’a dit qu’il a participé à des fouilles avec ses amis dans la région et qu’ils ont trouvés pas mal de choses, dont un avion (est-ce celui du lac la veille?).
C’est un très chouette type, il m’a offert ce qu’il a trouvé. Il regrette de pas avvoir gardé plus de choses, car les autorités leurs ont immédiatement retiré l’avion. Il s’agit d’un avion amériain je pense, ceux fournis à l’URSS...il a fait tant de chemin, traversé les frontières pour venir s’écraser ici, un peu comme les français.
Je rentre donc à la datcha et il me donne un livre récent qui raconte des histoires militaires. Je le lis et un passage concerne justement cette région et même les soldats Sibériens mentionnés plus haut ! Je ne suis pas vraiment sûr que ce soit vraiment ceux là, mais c’est fort probable. Ils sont décrits pareils, de jeunes, grands et costauds sibériens. Ils ont été parachutés à l’arriére des troupes allemandes , mais à cause d’un manque de matériel peut-être, ils furent lachés à 10 mètres de haut, des avions, sans parachutes en plein dans la neige. Aucun n’est revenu vivant...Ce fut donc un week end mémorable, émouvant que je ne regretterait jamais.
Ensuite, comme promis, je lave la belle petite Toyota de Youra, sous ses ordres et sous un soleil de plomb, avant de prendre la route pour Moscou, pour voir le match France-Italie...tout était bien, qui a fini mal...
Voilà!
Je ne sais pas si quelqu'un a réussi à lire tout ça...c'est vrai que ça fait un sacré pavé...
Bon, la prochaine fois, pourquoi pas aller voir où ils ont traqués les partisans...A suivre!
à+
Garnere
"les grands empires sont marqués par les grandes batailles, les travaux gigantesques. C'est là que les historiens puisent leurs matériaux"