Chose promise, chose due.
Déjà pourquoi neutraliser ? Lapalisse me répond : "pour qu'elle ne soit plus fonctionnelle". Mais encore ?
a) Pour être en règle avec la réglementation,
b) Pour écarter tout risque de danger surtout si on a des enfants curieux (comme le mien qui a 3 ans et qui veut tout savoir). Et aussi pour mettre à l'aise votre assureur.
c) Pour préserver la munition elle-même. Au risque de décevoir, toute munition chargée est appelée à décéder toute seule à cause de la poudre, qui en vieillissant, se décompose et attaque les étuis de l'intérieur. Il suffit de regarder les .30-06 américaines WW1 et WW2 pour s'en rendre compte.
De toute façon, je pars du principe, que toute cartouche qui rentre dans une collection n'a pas servi à zigouiller (bipèdes et autres quadupèdes) et qu'elle ne le fera plus jamais. Sauf si on se fait cambrioler car c'est un butin de choix. Donc inutile de la garder en état de marche. Beaucoup pense qu'elle perd de la valeur. Peut-être, mais les plus rares conservent leur cote d'échange.
La neutralisation, pour moi doit rester invisible et seul le résultat compte. Je suis contre tout massacre genre perçage et percussion de l'amorce. Les collectionneurs d'armes neutralisés, de leur coté, n'apprécieraient pas que l'on découpe de tous les cotés leurs pièces préférées. Pareil pour les munitions. Le but n'est pas de chercher à rassurer son entourage en leur démontrant que les cartouches sont dument inertes avec des aérations de partout. J'ai croisé une fois un 7,5 x 59 française de 1923 (après modif au collet deviendra la 7,5 x 58 Mle 1924) avec un trou hénauuuurme dans l'étui. C'est une pièce qui cote entre 150 et 200 euros et voilà le massacre.
Pas de perçage dans l'étui et pourquoi ? Certaines ont été piégées avec un détonateur alors imaginez. Pas de percussion de l'amorce. Quand j'étais plus jeune, je procédais ainsi et me suis retrouvé avec un éclat d'amorce dans une paume.
Donc :
1) Perception du marteau à inertie. Ca se trouve chez tout bon armurier
2) Une seringue avec une aiguille très longue pour injecter du dégrippant sur les évents d'amorce à l'intérieur de l'étui
3) Eventuellement, vous fauchez une pince à épiler à maman pour retirer la cordite des .303 anglaises.
Pendant qu'elles sont démontées, profitez en pour faire un nettoyage si elles sont oxydées.
En principe, les joints de sertissage sont préservés.
Le dégrippant doit agir pendant plusieurs jours car certaines amorces sont étanchéifiées de l'intérieur (7,92 Mauser et munitions françaises entres autres). A terme, on nettoie l'intérieur de l'étui avec un essuie tout et on remonte la balle. Pour les puristes qui sont outillés, on peut reconstituer le sertissage avec un outil genre "Factory crimp".
Pour ceux qui tiennent à percer absolument, même déroulement. Le perçage des étuis aciers est dangereux si la cartouche est encore chargée. Je parle par expérience... Ca chauffe... quand on fait du travail à la chaine à case de l'usure. Ne jamais percuter si on a percé et vidé la poudre par le trou. Il en reste parfois encore collé dans l'étui et elle peut s'enflammer.
De manière générale, une cartouche contient un explosif (la poudre répond à la définition). Par conséquent : prudence
On ne neutralise pas :
- tous projectiles explosifs, incendiaires et etc... Il n'y a pas de méthode sauf la Marne
- les anciennes à poudre noire car 8ème cat. et cette poudre en principe n'attaque pas les étuis
- idem pour les anciennes de revolver à poudre noire car on risque de ne pas pouvoir remonter la balle (le plomb va s'éplucher)
Voilà. Je suis ouvert à tous commentaires (mêmes les plus méchants) et toutes suggestions.
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