Bonsoir!
Je suis d'accord avec les limitations exprimées ici. Bien sûr, des munitions en bon état de conservation et sorties d'une boite dans le même état ne posent pas de problèmes, si du moins elles veulent bien partir, car le phénomène de vieillissement des composants existe bel et bien. Les amorces, notamment sont capricieuses et les longs feux courants

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J'ai testé des lots neufs il y a quelques années, au stand et j'ai eu la surprise (c'étaient des S.m.K à étui laiton datées de 1939) de voir qu'une cartouche sur 4 en moyenne ne voulait rien savoir...

Avec des 9 mm Para de même provenance, c'était pareil, vernis d'amorce ou pas.
Nous avions testé des PmK, pour juger des effets terminaux: aucune n'est partie! et elles avaient été stockées en domaine militaire depuis 1945...Par contre, des B fonctionnaient fort bien et éclataient correctement à l'arrivée

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Des Verbessert à bande verte foinctionnaient bien (meilleures précautionsde fabrication) mais leur tir en fusil n'est guère recommandé. Aucun traceur ne daignait s'allumer

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Des munitions à balle S de 1914-18 se comportaient bien, malgré des vitesses très irrégulières.
Avec des cartouches de 9 mm P à l'étui acier entièrement rouillé, et l'amorce laiton à peine visible sont très bien parties (ici encore, je ne parle pas des vitesses. Parfois, il était nécessaire de percuter une second fois (çà se passait avec un Radom). A l'intérieur, l'étui tiré était comme neuf!
Par contre, des munitions anglaises ou américaines de parachutage ne fonctionnaient pas du tout!
Aux USA, nous avons tiré des lots de cartouches de 7,92 mm polonaises, récupérées en Allemagne sur des stocks saisis par les Allemands. Toutes sont parties "comme des vélos" et les vitesses étaient très régulières.
Le stockage joue aussi un grand rôle, avec certains amorçages ou poudres, ainsi des lots de cartouches de 30 US Carbine, en conteneurs soudés type boite de conserve nous ont créé des problèmes, car les munitions étant été stockées des années durant à l'horizontale, la poudre s'était agglomérée le long d'une génératrice de l'étui et s'y était plus ou moins modifiée en le corrodant , résultat des courses, des étuis fendus sur toute leur longueur et des balles risquant de rester dans le canon...avec un "pouett" ridicule

. Même truc avec des 38 SPL militaires US à balle blindée, d'où risque de baguer le tube si on ne fait pas très attention.
Si l'on veut vraiment tirer des munitions d'époque (à mon avis, ce n'est pas une bonne chose, mais...), il faut prendre des précautions évidentes:
-pour un premier lot à essayer avec une arme longue, on peut en tirer une , l'arme étant bloquée dans un pneu lesté et en agissant de loin sur la détente à l'aide une ficelle. On voit ainsi de loin ce que çà donne...
-pour une arme de poing, le mieux est de disposer d'un support genre étau, et là encore, de tirer de loin, toujours à l'aide d'une ficelle. Ce sont des trucs qui paraissent idiots, mais qui peuvent éviter beaucoup d'ennuis.
En 1986, j'ai fait un essai d'Arisaka japonais dans un stand de la Police Parisienne, qui a fait l'objet d'un article dans la défunte revue AMI. Nous avons d'abord testé l'arme de loin, avec des cartouches modernes Norma en "6,5 mm Jap", puis comme tout se passait bien, nous avons tiré, pour finir, un clip original japonais que j'avais rapporté du Pacifique, dans un bon état de surface, mais pas plus...et à notre surprise, les 5 cartouches partirent comme des munitions neuves!
Enfin, pour résumer, le mieux est de ne pas courir de risques inutiles.
Bien cdt à tous après cet exposé indigeste.
PR
J'oubliais:: les cartouches piégées

(un détonateur n°8 à la place de la poudre, plus de l'explosif pulvérulent pour remplir le vide)ne courent pas les rues,seules quelques caisses au marquage P490 ont été concoctées par les Anglais durant la guerre...
Par contre, le truc a été employé en Algérie contre les fellaghas, et avec succès,

en utilisant tous les calibres possibles (préparés dans certaines unités spéciales bien connues, qu'il est inutile de préciser plus avant!) mais surtout des Mauser 7,92 mmm et des 7,5 Mas M.1929.
Il est extrêmement peu fréquent d'en voir remonter à la surface aujourd'hui... un bon test est de les secouer: si on n'entend pas la poudre se déplacer, c'est louche...!