de sly » Jeu Jan 19, 2006 16:31 00
Re, Ci-dessus un petit topo sur les batailles d'Artois
(Je n'arrive pas à l'imprimer autrement, c'est pour ça que je le mets!)
Les " batailles d'Artois" :
Le 1er août 1914 : ce fut la mobilisation générale , le 2, l'annonce de la guerre et le 3 août, l'invasion surprise de la Belgique. La bataille des frontières tourne vite au débâcle , et se produit à travers notre région le premier exode massif : des milliers de civils belges se dirigent vers Paris.
Fin août, les premiers combats se produisent vers Arras, avec pour conséquence un exode des populations locales vers le sud ou vers le Haut-Artois.
Les Allemands passent à Arras le 31 août, la ville est occupée et pillée pendant deux jours, les 6 & 7 septembre. Mais le plan des envahisseurs épargnait le Pas de Calais et le gros des troupes passe à l'est d'Arras.
Mi-septembre, après la bataille de la Marne, les troupes françaises et britanniques revenaient vers le littoral vers le Nord pour tenter de déborder l'adversaire dans une manœuvre qui s'est appelée : " la course à la mer ".Pendant plusieurs semaine, des combats sporadiques éclatèrent dans la région de Arras, St Pol, sans front fixe.
La première " bataille de l'Artois " eu lieu de 1er au 26 octobre 1914, entre Arras et Lens. L'avance de la 6 ème armée allemande du Kronprinz de Bavière creusa un saillant entre Armentières et Arras dont l'extrémité atteignit les hauteurs du plateau d'Ablain St Nazaire où se dressait une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Les Bavarois occupèrent puis fortifièrent la crête et les villages environnants. Les Français subirent de lourdes pertes et reculèrent,. Après la chute de Lens, le 4 octobre, le front se stabilisa avec l'arrivée des renforts belges et britanniques. Les premiers tués français tombèrent le 9 octobre 1914 lorsque le 149 ème R.I. attaqua le secteur de Lorette.
Les deux armées épuisées commencent alors à s'enterrer dans les tranchées, face à face, le long d'une première ligne de front, tout au long de l'hiver 1914 -1915, très rigoureux, dans la boue, le froid et la neige et l'horreur quotidienne.. Des assauts continuels contre le plateau d'Ablain, contre Carency coûtaient des milliers de victimes.
Après des offensives françaises - au nord d'Arras - et anglaises - sur Richebourg - en décembre 1914, le front resta « calme » pendant plusieurs mois.
Le généralissime Joffre décida d'une plus vaste offensive destinée à crever le front de l'ennemi. Le Général Foch fut chargé de la superviser. C'était la 10 ème armée du général D'URBAL, forte des 33 ème ( général Pétain ), 21 ème corps d'armée ( général Maistre ), 9 ème, 10 ème et 20 ème C.A. soit 15 divisions d'infanterie, 3 de cavalerie, 1000 canons et 125 mortiers de tranchées.
Ce fut la deuxième " bataille de l'Artois ".
Le bombardement visant à démolir les positions ennemies débuta à 6 h. le 9 mai 1915. A 10h. l'assaut à la baïonnette et à la grenade démarra. il fallut un mois et demi de combats acharnés pour s'emparer d'une partie seulement du périmètre fortifié allemand. Les Français employèrent mal leur artillerie qui manquait de canons lourds et leur infanterie fut massacrée par les mitrailleuses et par les obus .
Le 9 mai, les Alpins de la 77 ème division d'infanterie, avancèrent de 5 km. tandis que les Nord-Africains et la Légion atteignaient la côte 119 qu'ils durent abandonner faute de renforts. Le 21 ème C.A. progressa quant a lui sur la plateau de Lorette.
Le 10 mai, les Français continuèrent leurs attaques contre Carency, Neuville Saint Vaast et Le Labyrinthe, subissant de très lourdes pertes. Le lendemain, une lutte féroce continua sur le plateau et la chapelle Notre Dame de Lorette fut prise au corps à corps. Le 12, les Français emportèrent d'assaut les ruines de Carency.
Durant des semaines, la bataille s'éternisa en une multitude de combats acharnés.
La résistance allemande étant trop forte, le général Foch arrêta l'offensive le 24 juin.
Du 9 mai au 24 juin, pour conquérir 20 km2, les Français perdirent 102 500 hommes blessés, tués, disparus dont 609 officiers y compris le général Barbot tué par un obus.
A l'automne, Joffre relança les opérations et le 12 septembre 1915, la 10 ème armée soutenue par la 1er armée anglaise du général Haig, passa à l'attaque après une préparation d'artillerie de 5 jours.
L'offensive d'Artois stoppa le 12 octobre, essoufflée au bout de quelques jours. Résultats : la prise de Souchez et du Labyrinthe, le nettoyage de Neuville Saint Vaast, la côte 119 et la crête de Vimy atteintes ne permirent pas de percer le front ennemis mais provoquait de lourdes pertes chez les Britanniques (à Loos, Givenchy) et chez les Canadiens (60000 morts sur la crête de Vimy).
Début novembre, les combattants étaient épuisés. Les pluies noyaient tout. La boue envahissait le terrain et paralysait tous les mouvements.
Pour soulager les Français menacés par les attaques ennemis contre Verdun, les Britanniques, en mars 1916, relevèrent la 10 ème armée du général D'Urbal, entre Vermelles et Bapaume, en Artois, et s'emparèrent de la crête de Vimy en 1917.
Si l'on excepte une offensive anglaise limitée sur Martinpuich - avec pour la première fois des chars d'assaut - le 15 septembre 1916, les adversaires restaient sur leurs positions. Cependant, les 26 et 27 février 1917, les Allemands opérèrent un repli tactique sur leur ligne fortifiée « Hindenburg » : 99 des 189 communes occupées du Pas-de-Calais étaient libérées; la plupart avaient été dynamitées...
En avril 1917 commençait la troisième et dernière" bataille d'Artois "; cette fois, les Canadiens prenaient Vimy ( le 9 avril ); les Allemands évacuaient Lens. Mais rien de décisif ne fut obtenu, et les Alliés se contentèrent dès lors d'opérations secondaires en Artois: assaut des Australiens contre Bullecourt, attaque anglaise sur Cambrai - avec emploi massif de tanks - le 20 novembre 1917. La situation des Alliés évoluait favorablement : les premières troupes américaines avaient débarqué à Boulogne le 13 juin 1917...
L'offensive allemande de la dernière chance éclata le 20 mars 1918 entre Arras et l'Oise : les Anglais reculaient, Bapaume était reperdu.
Un second choc se produisait le 9 avril en Flandre : les Allemands cherchaient à prendre Béthune pour atteindre ensuite Calais par un mouvement tournant. Les mines de l'ouest du bassin, non occupées depuis 1914, devaient être évacuées en catastrophe. Cependant, les Britanniques parvenaient à endiguer l'assaut sur le « saillant de la Lys».
De rage, l'état-major allemand bombardait et détruisait le cœur de Béthune qu'il n'avait pu prendre (20 mai). Enfin, la grande offensive alliée se déclencha le 21 juillet provoquant la retraite allemande : le 16 octobre 1918, tout le territoire du Pas-de-Calais était enfin libéré.